mardi 20 janvier 2009

Chahuuut de rue


Souvent, les disques obscurs promettent de belles surprises. Impossible de rentrer dedans mais quelque chose d'indéfinissable retient l'attention. Peut-être le son, ou certains enchaînements, ou des harmonies inédites, en tout cas, un détail. Ou l'ambiance générale. Mystère. A l'opposé, les disques immédiats promettent de belles déceptions. Ce n'est pas toujours le cas, bien sûr.

Et puis il y a ce Street Horrrsing, première oeuvre d'un duo que je qualifierais aisément d'expérimental. Immédiatement accrocheur malgré ses préceptes étonnants. A savoir : de la musique électronique instrumentale comportant un minimum de variations et de changement d'accords, de longues nappes tantôt éthérées tantôt bruitistes (j'ai lu le mot "drone" quelque part), des percussions sourdes toutes droit sorties d'une jungle africaine et des cris étouffés pompés sur le pire disque de black-metal existant. Vlà le mélange.

Cela semble improbable, pourtant ça marche. Mieux que ça : j'en redemande. Car malgré le peu de changements, les mélodies existent et gagnent en force grâce à leur rareté. Elles deviennent évidentes, de cette évidence qui pousse à l'interrogation (pourquoi j'ai pas entendu ça avant ? POURQUOI ??). Au lieu d'insérer un titre caché en fin d'album, après une minute ou une demi-heure de blanc, les Fuck Buttons ont créé l'ultime morceau fantôme, celui qui chapeaute les autres, qui n'existe qu'à la septième ou dix-neuvième écoute, qui ne peut être découvert qu'après une initiation dévote et dévouée. La marque des grands comme on dit.

Et comme le plus simple est encore d'en avoir un aperçu, rien de tel qu'un petit lien.