dimanche 31 janvier 2010

Faux bruit provenant d'une boîte de jouets


J'ai un gros ego. Ou alors c'est juste que je me protège de plus en plus, je me fixe des oeillères, je ne m'intéresse plus aux gens que je ne connais pas et que je ne rencontrerai jamais, qui peuvent secouer tous les médias pour des raisons diverses mais ayant un point commun : l'actualité. Les informations sont trop tristes pour être prises au sérieux.

De la même façon, je ne suis plus automatiquement à la trace tous les artistes qui traversent mes oreilles ou mes yeux. Fut un temps où je chassais les carrières, écoutais tous les albums solos de n'importe quel membre d'un groupe qui m'était important, connaissais toutes les notes de pochette, citais tous les titres de mémoire. Désormais je préfère adorer un disque tout seul dans mon coin et ne pas savoir si les gars et les filles qui y officient sont de petits nouveaux ou s'ils ont déjà vingt-trois albums à leur actif. Je trouve ça sain, de couper l'image du son. Ca évite les mauvais procès. Mais j'y reviendrai, pour dire du mal, pour une fois.

Là je n'ai aucune envie de dire du mal de Fake Noise From A Box Of Toys, un album de The Autumns, des types et sans doute des filles que je ne connais pas du tout. Ni d'où ils viennent, quels sont leurs autres disques, s'ils ont splitté ou pas, si ils naviguent dans une certaine communauté, si ils sont appréciés ou non. Je ne suis tombé que sur une chronique de blog, que j'ai oubliée, sauf la note : dans les soixante pour cent. Comme je déteste mettre des notes, je peux comprendre celle-ci, mais de mon point de vue, cette pop un peu bruyante qui peut sembler complètement banale, totalement dans l'air du temps, qui pourrait donner du "oui ok mais bon, j'ai du lait sur le feu" a pourtant plus de qualités qu'elle en a l'air. A commencer par son batteur, inventif à souhait, jamais hors sujet, plutôt comme une seconde voix. Du coup la musique de The Autumns me semble bien plus ciselée. Et c'est comme ça pour tout : les choeurs, les mises en place... les petites originalités s'accumulent. Cela en devient unique.

A partir de ce moment, ils ont gagné ma confiance, je leur fait de la pub, je réécoute régulièrement ce disque, je ne les oublierai pas. Mais la partie est finie, car l'angoisse pointe. L'angoisse de la déception. Trop peur d'être déçu ou moins enthousiasmé par leurs autres disques. Trop peur de perdre mes illusions. Trop peur d'être trahi une fois de plus. Armure enfilée, casque enfoncé, je peux continuer à aimer The Autumns et leur Fake Noise... Rien ne dit que je ne vais pas craquer un jour. Mais pour l'instant, on ne bouge pas. Parce que des fois, il vaut mieux ne pas savoir.